Autonomie féminine

Burnout professionnel, burnout maternel, même combat ?

Il semblerait qu’une nuée d’informations, articles et autres traitements médiatiques en tout genre sur le burnout se soit abattue sur l’Hexagone ces derniers jours !


Burnout par-ci, burn-out par-là. Y aurait-il une brusque épidémie nationale ou n’est-ce qu’un effet de manche médiatique de plus ?


Lorsqu’on regarde les tendances de recherche internet sur le mot burnout (approche absolument pas scientifique mais ô combien précieuse d’enseignements), on constate pourtant que l’intérêt pour le mot ne fait que diminuer, en France et dans les autres pays occidentaux, depuis une décennie, après un brusque pic d’intérêt en 2004, date à laquelle l’expression a commencé à se propager.


A l’origine de ce brusque engouement médiatique, une étude d’un cabinet, Technologia, qui travaille pour la reconnaissance par les autorités de ce syndrome d'épuisement professionnel et lance un appel dans ce sens. 


Il y a quelques jours, le vénérable journal Le monde (économie) titre ainsi « Plus de 3 millions de français au bord du burn-out ». Fichtre* ! Quel titre accrocheur ! Et de continuer en toute finesse : « Cette affection touche des personnes sans antécédents psychiques et les pathologies « ne concernent que la sphère professionnelle », écrit Technologia. Selon ces experts, le lien « direct et essentiel » avec le travail est établi. ».


Ah bon ! Et le burnout maternel, alors ?


Le journal Les Echos relaie l’information en prenant un peu plus de hauteur et en convoquant une vidéo sur le sujet : le burnout est contagieux (diantre* !).


Si on ne peut que se réjouir de campagnes visant à la prise en compte de ce véritable fléau, on peut constater deux choses :


1)      Les acteurs qui s’emparent du sujet le contraignent dans un contexte strictement professionnel.


2)      Le sujet du burnout reste sérié dans la limite d’un problème en tant que tel. C'est-à-dire que les solutions proposées sont des solutions cliniques (on traite le symptôme), alors que pour avoir une chance de traiter le symptôme, il faudrait d’abord viser sa cause. C’est un peu comme le débat des anciens et des modernes entre une approche mécaniste (on change une pièce défectueuse et une approche holistique (on traite le problème ou l’humain, dans sa globalité).


Sachant que la France affiche l'un des taux les plus élevés de suicides en Europe (plus de 10 000 par an selon le même article du Monde éco), c’est bien de tenter de faire reconnaître le burnout comme une maladie professionnelle. Mais quel sens cela a-t-il de se limiter à traiter cette « maladie » et est-il bien défini que c’est une maladie ou, au contraire, une entreprise de sauvegarde « corps et âme » de la personne en réaction à un système « presse-citron » ?


Dans la même veine, on peut poser la question des réponses à donner à une situation de burnout : qui est le plus apte à apporter un soulagement ?


Le médecin généraliste ?

Le psychologue, psychothérapeute ou psychiatre ?

Le coach ?

Les médecines alternatives ?


Quelle est la mesure à donner à la réponse ?


Si le burnout est défini comme une simple « maladie », alors des « remèdes », un bon vieux traitement allopathique doivent suffire.

Alors comment se fait-il que, si on tourne le regard vers les personnes qui ont surmonté un burnout, on constate que, la plupart du temps, la réponse a nécessité un changement de vie radical ?

Souvent, le constat est que la personne n’était plus en phase, dans sa vie, avec ses valeurs ou ses aspirations profondes.


La reconnaissance du burnout comme un fait de société est sans doute une (bonne) chose. Mais le limiter à un statut de maladie, c’est à la fois aller dans le sens d’une culpabilisation de la personne en situation de burnout et c’est refuser de s’attaquer à la cause pour ne traiter que l’effet. Autrement dit, à mon sens, c’est reculer pour mieux sauter.


Voir aussi

Blog sur le burnout

Rituels antistress

 

 

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Stress, burn-out, causes et facteurs de risques 

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Que faire face au burn out ?

Mères épuisées gare au burn-out

Livre : La fatigue émotionnelle et physique.

 

*J’aime bien ces mots désuets.

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