16 Octobre 2008
Mon regard est
interpelé hier par un billet de Corinne, sur son blog toutpourelles.
Elle y relate le blues de l'homme moderne de Stéphane. Lequel laisse transparaître ses questions existentielles dans une description
de sa vie quotidienne.
Il fait un clin d'oeil à nous, les femmes, en laissant entendre que
s'il était une femme, ce serait bien pire. Ce qui est corroboré par les faits.
En ce qui me concerne, j'ai vaincu mon blues de la femme moderne de haute lutte. Si je ne l'avais pas fait, je pense que je serais dans une situation difficile aujourd'hui.
Voici, donc, comment je m'y suis prise...
2008 moins 10 ans
Arrivée de junior n°1. J'occupe alors un poste à plein temps, genre cadre à responsabilités dans une petite structure. Ce qui nécessite, comme dans toute petite structure, d'être
un peu couteau suisse (polyvalente et pleine d'initiatives).
J'ai alors un projet d'ampleur sur les bras qui doit aboutir l'année suivante.
C'est l'époque où je lis Terry Brazelton pour déculpabiliser d'être une mère qui travaille, lequel m'explique que l'important n'est pas le temps que je passe avec junior mais
bien la qualité de ce temps, même limité.
J'applique à la lettre, d'autant qu'il profite d'une nounou exceptionnelle, employée à plein temps et particulièrement en pointe sur l'éveil de l'enfant.
Elle lui apprend à compter, je développe son amour de la lecture et lui apprends à lire. Son père passe du temps avec lui sur des activités sportives.
Nous habitons en banlieue, travaillons à Paris. Le temps de trajet en voiture est pour moi de 3h allers retours par jour.
J'arrive encore à gérer le ménage, la cuisine et tout le reste. Je prends sur mon temps libre personnel qui diminue notablement.
2008 moins 6 ans.
Arrivée de miss junior n°2. Côté lectures concernant ma vie de mère, je passe de Terry Brazelton à l'auteur de « Tout se joue avant 6 ans » histoire de voir si
j'ai raté quelque chose.
Je constate avec dépit que la nounou recrutée pour ma petite miss n'est pas du tout à la hauteur de la nounou de junior n°1, qui n'est plus libre.
Les transports se sont largement dégradés et il y a des travaux pour le futur tramway (aujourd'hui en place). Se garer aux alentours de mon bureau devient difficile. Je passe
jusqu'à 5 heures par jour dans la voiture et conclus rapidement que ce n'est pas tenable.
Nous cherchons à déménager. C'est l'époque où les agences immobilières vous accueillent avec dédain si vous n'êtes pas millionnaire. Je cherche chaussure à notre pointure pendant
1 an. Je travaille toujours à plein temps. Mon temps libre devient égal à zéro, je vois peu les enfants.
Nous finissons par trouver un lieu de vie idéal pour les enfants et pas mal pour nous. Une ruine (rapport au prix !) qui nécessite 1 an de travaux de réhabilitation.
Joies du déménagements.
Mon temps de transport diminue passe de 4 à 5h de voiture par jour à 2h30 de métro, ce qui devient correct.
Le nez dans le guidon, je ne trouve pas mieux que l'idée d'intégrer une chaire de prospective en plus de mon job, des enfants, des travaux qui n'en finissent plus.
Je veille néanmoins à offrir miss junior la même qualité de temps passé avec elle que son frère (développer son amour de la lecture. Et des
mathématiques, car c'est une fille et je sais que la société va lui répéter qu'en tant que fille, elle n'est pas douée pour les mathématiques. Je prends donc les devants).
Mon temps libre devient égal à – 20, ce
qui commence à poser problème. Plus de temps pour aller chez le coiffeur, pour faire du sport, pour lire, me détendre...
Je commence à prendre du temps sur mon sommeil. Même plus le temps de me faire les ongles ! Et les killeuses des bureaux sont toujours là, à guêter les failles, ce qui augmente encore le stress.
Je deviens irritable, petite miss fait des cauchemars, je ne passe plus aucune nuit complète.
Je suis plus lente au bureau. Ce que je considérais comme des dossiers passionnants devient des corvées.
Les marches du métro deviennent difficiles à monter.
Moi qui n'étais jamais malade deviens sujette aux angines à répétition qui me laissent chaque fois plus à plat.
J'investis dans le livre « Comment se faire obéir sans crier ».
Vous devinez la suite : gros burn out, c'est à dire gros clash.
La suite demain...
Billets en lien :
86% des femmes sous pression pour réussir
Mai 68 : et nous, alors ?
Les femmes ont beaucoup perdu en 68
Stress au travail : surtout pour nous, les femmes
Egalité hommes femmes ? Non mais je rêve !
Recruter sa nounou : les 10 questions à poser
Suite : le blues de la femme moderne, burn out.
Mise à jour 2013 : retrouvez de nouveaux posts sur mon blog Rituels antistress
Les publications de ce blog continuent, vous pouvez le laisser en marque-page ;)