Le directeur d'école primaire et la communication

Vendredi dernier, 18 heures, rendez-vous à l'école primaire  (heu.. pardon, à l'école ELEMENTAIRE) pour la "réunion d'information aux parents de début d'année". Mini Miss est entrée en CM1.

Tout semble plutôt bien démarrer : elle a retrouvé toutes ses copines et elle n'est pas dans la classe que toutes redoutaient, la classe de CM1 de Jo La terreur, qui n'hésite pas à prendre les petits durs par la peau du cou pour les expulser du cours.

Cette année, nouveau Directeur. Les parents sont dans l'expectative, vu que celui des années précédentes était LE DIRECTEUR IDÉAL.

Je suis, moi, en terrain connu : c'est la 7è rentrée que "je fais" dans cette école, le grand
frère de Mini Miss étant déjà passé par là.

Première surprise, aucun banc dans le préau où le Directeur se fait attendre. Nous restons debout !
Les 6 autres années, les bancs étaient soigneusement alignés pour nous accueilir.

Nous, parents, avons le temps de papoter des vacances et des premières impressions, vu que ledit Directeur se fait toujours attendre. Le voilà enfin, avec son équipe d'institutrices et de professeurs de la ville de Paris (oui, parce qu'à Paris, on est privilégié ; les élèves disposent de professeurs d'arts plastiques, de sport et de musique en plus des instituteurs. Enfin... pour l'instant).

Il explique qu'il a prêté les bancs au Directeur de "l'école d'à côté" pour "faire bonne figure" dans le contexte de la guerre avec "l'école d'à côté". (Ah bon ? Il y a la guerre avec l'école d'à côté ???). Première mauvaise nouvelle, le nouveau Directeur semble prendre les jeux d'enfants au premier degré. Ou alors il est trop inspiré par le gros retour de La guerre des boutons.

Il enchaîne, expliquant que ce n'est pas grave car il en a pour quelques minutes (là où son
prédécesseur prenait une bonne heure pour expliquer son projet pédagogique, etc.).

Comme "tout roule" dans cette école, embraye-t-il, il va se "glisser dans les chaussons de son prédécesseur" (expression qui en dit long !!).

Dans l'assistance, les bouches, souriantes au départ, commencent à se mettre à l'envers.

Il embraye à nouveau.

"Enfin... Je voudrais juste faire un point sur la communication".

Ah ! Il utilise un mot moderne, peut-être compte-t-il innover !

"Rien de mieux que l'écrit pour la communication avec vous".

Dans l'assistance, les bouches se remettent à l'endroit. Les doigts se crispent sur les smartphones, dans les poches. On imagine un nouveau processus par email, par exemple, ou
sur les plateformes d'échanges parents-prof existant.
 
Il poursuit.

"Je voudrais vous parler d'un outil de communication important".

Sourires remplis d'espoirs dans la salle.

Brusquement emphatique :

"Il s'agit du CAHIER DE CORRESPONDANCE".

Un ange passe. Les épaules s'affaissent.

"Oui, le cahier de correspondance, voyez-vous, est un outil de communication important".

Regards de connivence désespérés entre les parents.

"N'oubliez pas de l'utiliser chaque fois que vous avez une communication à faire avec l'instituteur ou avec moi. Plutôt que me demander une fiche administrative le matin, vous écrivez un mot dans le cahier de correspondance et vous l'avez le soir même".

Texto.

Suit une présentation rapide des instituteurs sous les regards abasourdis de l'assistance. Comme elle dure 3 mn, nous n'avons même pas le temps de reprendre pied après ce coup de bambou qu'il nous faut aller dans la salle de classe son enfant.

Nous nous dispersons donc par petits groupes, dans un grand silence, au gré des indications de lieux données.

Et là, nous ne sommes pas au bout de nos surprises !

Suite demain, pour la réunion avec L'institutrice qui était allergique à l'informatique.

Ce genre de déconvenue est-il exceptionnel ou avions-nous eu une chance particulière jusque là ?

Et vous, votre rentrée s'est-elle bien passée ?

Mise à jour 2013 : retrouvez plus de ressources sur mon blog Rituels antistress 

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Photo FlicKr