Autonomie féminine

Stress : repérer le burn out ou épuisement professionnel

burn-out-illustration-2.jpgEpisode 1 Comment repérer l’arrivée du burn out, chez soi et chez ses collaborateurs.


Il y a quelques temps, j’ai changé de bureau et d’étage, mon intervention dans l’entreprise ayant été amenée à évoluer. Classique.


Cette semaine, je passe dans mon ex-bureau, ou sont restées 3 filles, en (petit) open space. Et là, surprise ! Je trouve mon ex bureau transformé en… cocotte-minute ! 


Tout juste si je ne vois pas la vapeur sortir de la tête de mes anciennes comparses…


Je repense alors au rôle de modératrice/stabilisatrice que je jouais et qui, manifestement, n’a été repris par personne. Rôle que je suis bien contente d’avoir laissé tomber, car il requiert une certaine énergie et du temps, qui, du coup, ne sont pas placés dans les dossiers professionnels au sens strict du terme.


Ce que le bureau a perdu en motivation, je l’ai, moi,  gagné au centuple en efficacité sur mes dossiers ! (C’est tout le classique problème du management).


Je m’installe donc un moment dans les lieux et repère les symptômes. Lassitude de mon ex-collaboratrice, attitude désabusée de tout le petit groupe, et, fait nouveau et très marqué, attitude de remise en cause et de défiance envers la direction. Fichtre* !


En bref, mauvaise nouvelle pour la maison. Du coup, je délègue un peu de temps à la question (1h30 exactement), essaie de désarmorcer mine après mine et observe les diverses formes que prennent les symptômes, qui induisent manifestement une direction inéluctable vers le burn out :

 

mal de dos et maux de tête,

démotivation et sentiment d’inutilité,

place indue laissée aux classiques « histoires de bureau » ;

propension à aller prendre « un petit verre », le soir, à la sortie,

mimétisme (la même couleur de rouge à ongles),

bureaux et meubles enracinés à leur place initiale alors qu’il avait été question de modifier l’architecture intérieure de l’espace à mon départ (qui permettait de nouvelles possibilités d’agencement).


On ne peut pas faire grand-chose en 1h30 de temps. Prodiguer quelques conseils visant à faire prendre du recul aux personnes, à les faire sortir de la « bulle » de l’entreprise, à consulter un médecin, à développer des activités autrement qu’entre collègues…


Le burn out (1), c’est un peu comme une overdose de mauvais stress. Et les conséquences, si elles permettent parfois de rebondir, peuvent être violentes, voire irrémédiables. Surtout pour nous, les femmes, soumises plus que les hommes à la pression


Quant au stade le plus ultime du burn out, c’est le syndrome de « mort par surmenage », maintes fois constaté au Japon (le karoshi, « mort par fatigue au travail » en japonais).



Comment repérer les symptômes de l’arrivée du burn out ?


Ce phénomène ne se produit pas à l'improviste, il est précédé d'une période de stress prolongée et résulte d'un épuisement à la fois physique et psychologique. Il est donc possible, si l’on est suffisamment éclairé sur le sujet et ouvert à la remise en question, de le repérer. Evidemment, il est toujours plus simple de le repérer chez ses collaborateurs que chez soi !


Le scénario est le suivant : en situation de stress (c'est-à-dire de réponse à une agression, quelle qu’elle soit), le corps réagit pour s’adapter : augmentation du rythme cardiaque et ensemble de processus hormonaux et nerveux, qui passent notamment par la production de cortisol par l’activation du système hormonal hypophyse – hypothalamus – glande surrénale. Cette réaction devant être ponctuelle, lors d’un stress constant ou répété, l’ensemble du système s’épuise et finit par s’autodétruire dans les cas les plus extrêmes (2).


On peut donc déjà repérer les personnes en situation de stress, lors de discussion ou de réunions par exemple : avoir les mains moites, la voix qui tremble, se ronger les ongles, réagir de manière démesurée à une situation ou faire montre d’une agressivité particulière sont autant de signes avant coureurs.


Le chemin vers le burn out, lui, passe par des symptômes beaucoup plus marqués, d’abord légers, puis qui prennent de l’ampleur au fil du temps :


Au niveau intellectuel : démotivation, attitude négative, perte de plaisir et d’envie, isolement, comportement inadapté à des situations, diminution de la productivité, incapacité à se concentrer, troubles du jugement et perte d’objectivité, anticipation négative et perte de la mémoire…  


(Attention, on prend l’ensemble de ces symptômes ou au moins un certain nombre d’entre eux ; si on a juste des pertes de mémoire sur les noms des derniers films vus, ce peut être une fatigue passagère ou une nécessité de faire travailler un peu plus sa mémoire ).


Au niveau émotionnel : sentiment d’impuissance, de désespoir, d’angoisse,irascibilité, colère, agitation, sensation de fatigue et de tristesse,incapacité à se détendre ou à se relaxer…


Au niveau physique : mal de dos, tensions musculaires, douleurs à la poitrine et problèmes de rythme cardiaque, fatigue intense, affaiblissement, mal de tête, troubles digestifs, ulcère, perte d’appétit, diminution de libido, sommeil perturbé


Au niveau du comportement : consommation accrue d’excitants ou de stimulants (café, alcool, tabac, sucre, chocolat) ; manque de patience et irascibilité.

 

Au stade très avancé du stress chronique, la situation « de surchauffe » fait place à un état léthargique, caractéristique du burn out et qui se traduit par les symptômes suivants :


Epuisement, fatigue non récupérable, même après un week-end ou des vacances.

Insomnies installées.

 

Perte de productivité notable et inefficacité.

Forte léthargie physique allant jusqu’à des difficultés pour monter des escaliers.

Fatigue matinale, au réveil, caractéristique.

Modification des habitudes alimentaires : fringales ou perte d’appétit.

Déliquescence des émotions, l’impression de ne plus rien éprouver.

Sentiment d’inutilité, et, si le burn out tend à la dépression, dévalorisation de soi.

Rapport à l’entourage plus froid et dépersonnalisation. Lassitude générale, qui touche les loisirs, la famille et le partenaire.


Voilà, vous avez déjà une belle brochette de symptômes à disposition ! Demain, petit test pour voir qui est au bord de l’explosion !

 

A moins que le burn out soit déjà passé chez vous ? Je serais curieuse de le savoir...

 

A lire


Le dossier de passeport santé sur l’épuisement professionnel


Soudé à votre BlackBerry même le week-end, le burn out menace 

 

Un site bien fait sur le burn out 

 

Billet sur stress maternel et naturopathie


L’observatoire du stress de… France télécom !

 

Voir aussi les billets

 

Le blues de la femme moderne 1, la femme hyperactive
Le blues de la femme moderne 2, burn out
Le blues de la femme moderne 3, trouver son équilibre


*C’est un mot un peu passé mais je le trouve mignon


(1) C’est en 1969 que le Dr Bradley – c’est une femme, eh oui… - choisit le mot burnout pour le stress lié au travail. Idée reprise et développée par le psychanalyste américain  Herbert Freudenberger en 1974 pour décrire l’épuisement de professionnels soignants des patients toxicomanes.


(2) La mort résulte de la destruction des glandes surrénales. Ces dernières fonctionnent de façon intensive en période de stress puis, ne pouvant plus fournir les hormones, s'autodétruisent. C’est le Karoshi japonais.

 

Demain, l’épisode 2, Stress, brun out, causes et facteurs de risques

 

 

Mise à jour 2013 : retrouvez plus de ressources sur mon blog Rituels antistress 

Les publications de ce blog continuent, vous pouvez le laisser en marque-page ;)



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P
<br /> Un article terriblement intéressant! j'ai hâte de lire la suite!<br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> Merci !<br /> <br /> <br /> <br />